21 janv. 2022
Ces vidéos retracent les interventions des conférenciers de la Journée Alterre 2021 : Insoutenable ! Quelles solutions pour un monde meilleur et désirable, le 21 janvier 2022.
En savoir plus sur la Journée Alterre
Les faits sont là, objectivés, têtus et reconnus désormais par une écrasante majorité de Terriens : nos modes de vie, notre économie mondialisée, notre consommation effrénée des ressources naturelles, nos agressions incessantes contre la biodiversité, les milieux, l’environnement ne peuvent plus durer. Notre système est insoutenable pour la planète. Il faut donc changer de logiciel. Mais comment ? Et pour faire quoi d’autre ? La méthode consiste d’abord à identifier précisément les mécanismes qui nous ont conduits dans cette situation intenable de manière à éclairer les acteurs publics et privés. Il faut ensuite, très vite, mettre en œuvre dans nos sociétés de nouvelles façons de vivre, de produire, de consommer. Imaginer un modèle plus respectueux de l’environnement bien sûr, et qui ne porte pas atteinte à nos libertés fondamentales. Trouver un équilibre entre la préservation de la planète et les aspirations des êtres humains. Autrement dit, l’enjeu consiste à penser un nouveau modèle à la fois soutenable, viable, acceptable et même « désirable » si l’on veut qu’il soit adopté par nos semblables, habitués à consommer sans compter et a priori peu enclins à la sobriété, fût-elle « heureuse ». La construction de ce nouveau modèle est au cœur des échanges de la Journée Alterre 2021.
Présentation et liens vers les interventions
Soutenabilités vs insoutenabilité, de quoi parle-t-on ?
Natacha Gondran, Professeur en évaluation environnementale à Mines Saint-Etienne, co-auteur avec Aurélien Boutaud de « L’empreinte écologique » et « Les limites planétaires » présentera les différents processus biogéochimiques qui menacent l’équilibre de la planète et les limites à ne pas dépasser sauf à générer des conséquences irrémédiables (le « basculement écologique »).
Hélène Lavoix, présidente-directrice générale de The Red Team Analysis Society, expliquera les problématiques géopolitiques relatives au dépassement des limites planétaires, de la compétition pour l’accès aux ressources à l’instabilité croissante du monde, sans oublier l’émergence de nouveaux domaines de compétition géopolitique comme elle le montrera avec l’exemple des grands fonds marins.
Quelles pistes pour un modèle désirable ?
Après avoir rappelé qu’une croissance infinie est un non-sens dans un monde fini, Vincent Liegey, essayiste et conférencier autour de la Décroissance, nous invitera à envisager un monde d’après fondé sur des valeurs différentes de celles qui ont cours aujourd’hui : la relocalisation ouverte, la convivialité ou l’autonomie. Seul un changement de paradigme nous permet de s'émanciper de la société de croissance, fondamentalement insoutenable d'un point de vue environnemental mais, surtout, de plus en plus morbide d'un point de vue humain.
Véronique Varlin, directrice associée de L'ObSoCo, Observatoire société et consommation, nous permettra de plonger dans les imaginaires des Français et d'explorer leur adhésion potentielle à trois systèmes utopiques (écologique, sécuritaire, techno-libéral) afin de tenter de dessiner la vision d'un avenir soutenable et désirable.
Vers un système économique soutenable
Aurélien Oosterlinck, coordinateur de la Chaire Comptabilité écologique portée par la Fondation AgroParisTech, s’intéresse à la manière dont la comptabilité intègre les enjeux écologiques. Alors que la comptabilité, qui constitue l’outil de pilotage des entreprises, a ignoré cette question jusqu’à présent. Or l’élaboration d’une « comptabilité écologique » est bel et bien une nécessité pour construire un modèle soutenable.
Sylvain Breuzard, président-fondateur de Norsys, président du Conseil d’administration de Greenpeace, présentera le modèle de la permaentreprise. La permaentreprise bâtit sa raison d’être et son développement sur quatre principes éthiques indissociables : prendre soin des humains, préserver la planète, se fixer des limites, partager équitablement. Elle fait preuve de sobriété dans la consommation des ressources et recherche des solutions en coopération avec les autres parties prenantes. Un modèle de développement exigeant, qui montre la voie.