Interview de septembre 2020, pour Repères n° 81
A chacun son chemin de transition
Des chemins de transitions émergent. Ils s’appuient sur des mesures institutionnelles (réglementaires, fiscales, aides financières), mais aussi sur de nombreuses initiatives collectives dans les territoires. Ces projets peuvent être initiés par les collectivités, mais aussi venir des citoyens et du monde associatif. Ils sont dans tous les cas multipartenaires et requièrent une mise en coopération d’acteurs très divers. Des expériences menées sur les territoires de la région mettent en lumière certaines de ces voies de transition.
Retrouvez ci-dessous le témoignage de Laure Baudin, Sieeen, en charge du Contrat de transition écologique (CTE) Nièvre ligérienne, qui illustre le chmein de transition : "Quand bénéfices écologiques et socio-économiques se rencontrent" :
La valorisation des espaces naturels comme nouveau modèle de développement du territoire
Et si une forêt ou un champ valait plus qu’il n’y paraît ? Le Contrat de transition écologique (CTE) Nièvre ligérienne accompagne une valorisation monétaire des espaces naturels du territoire pour leur capacité à stocker le carbone.
Les territoires ruraux bénéficient de grands espaces naturels ou agricoles. Forêts, prairies, champs et autres zones humides rendent des services à la Nation en filtrant les eaux, en favorisant la biodiversité ou encore en améliorant la qualité de l’air. Ils séquestrent également le carbone dans le sol. Une capacité que le CTE Nièvre ligérienne, composé de quatre établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et accompagné par le Syndicat intercommunal d’énergies, d’équipement et d’environnement de la Nièvre (SIEEEN), souhaite valoriser. Devenu une valeur monétaire avec son propre marché, le carbone se monnaye désormais. La capacité des zones rurales à le stocker constitue une richesse et encourage à préserver la ressource et à repenser l’aménagement des territoires. Le CTE Nièvre ligérienne y voit une source de financement potentielle provenant de grandes entreprises, mais aussi d’industriels soucieux de s’investir dans la transition écologique, ainsi que de communes urbaines désireuses de compenser leur empreinte carbone. Avant d’intégrer le marché carbone, le territoire travaille à quantifier les quantités de CO2 stockées pour, ensuite, les transcrire en euros et, ainsi, conférer une autre valeur aux sols. D’autres territoires en France et en Europe s’y intéressent de près. En lien avec les agriculteurs pratiquant, notamment, le semis direct sous couvert (technique limitant l’entrée d’intrants dans le sol), le CTE Nièvre ligérienne comparera également les pratiques et espère que ces financements futurs du territoire contribueront à accompagner de nouveaux modes de gestion des sols, plus propices au stockage du carbone.
Contact : Laure Baudin, chargée de mission du CTE
laure.baudin@sieeen.fr
Septembre 2020 - Interview réalisée dans le cadre de Repères n° 81